Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 11:40

Quelques lettres ouvertes, un collectif etc…. voient le jour régulièrement depuis quelques mois sur les réseaux sociaux, si la légitimité des revendications ne peut être contestée, il y a urgence a intervenir pour « sauver « nos professions d’un avenir peut ensoleillé, mon étonnement réside dans le fait que ces revendications , pour la plupart sont déjà des propositions faites par le SNPCC, syndicat ayant légitimité pour la représentation auprès du Ministère de nos professions comme par exemple en 2008 dans le cadre des rencontres Animal et Société où le SNPCC a travaillé sur une trentaine de propositions aussi bien sur les « chiens dangereux » que la filière économique, ou bien le transport des animaux, le remaniement des diplômes etc etc..

Une espèce de flou artistique est maintenue dans le paysage des éleveurs et éducateurs, autour d’une association, un pseudo syndicat auto proclamé…ce flou artistique organisé par une pseudo reine d’une fourmilière en ébullition ruminant sa rancœur de pas être sur le devant de la scène, surfant sur une soi disante défense des petits éleveurs, leur peur de l’avenir et sur l’ignorance de la législation de ces derniers, laisse dans son sillage une odeur de manipulation, d’hypocrisie, de dénonciation…diviser pour mieux régner c’est le fer de lance des dictateurs, de ceux qui imposent leur loi, de ceux qui utilisent les peurs ancestrales des êtres humains pour être sur le devant d’une scène virtuelle  , ceux dont l’opportunisme n’est là que pour favoriser leur propres désirs de pouvoir …..

La fourmilière peut s’agiter piquer dans tous les sens cela n’est que gâchis, perte d’énergie, comportement totalement inefficace décrédibilisant nos actions syndicales car que cela plaise ou déplaise à certains, seul le SNPCC aujourd’hui à la représentativité auprès des Ministères.

Reprendre des propositions déjà faites cela est simple, sans fatigue, sans investissement,  par contre s’unir dans un esprit commun de lutte, dénué d’ambitions personnelles dans un esprit constructif pour nos professions pour un avenir pérenne, cela nécessite abnégation, bénévolat, travail de longue haleine, avec son lot parfois de découragement néanmoins avec au bout du tunnel une lumière celle d’avoir œuvrer pour des professions durement touchées dans leur fondement même.

Nous pouvons ne pas être d’accord, nous pouvons ne pas nous « aimer » en tant qu’individus, cependant seule la force que génère le nombre peut faire bouger nos autorités, s’éparpiller dans des actions anarchiques ne génère que déception, rancœur et douleur, il faut savoir parfois accepter de perde quelque chose pour obtenir autre chose de mieux, de différent et d’efficace.

 

Françoise Martin 

Partager cet article
Repost0
2 juillet 2012 1 02 /07 /juillet /2012 11:29

« Le koh lanta » du monde cynophile a connu son dénouement il y a quelques jours, retour de certains, stratagème, stratégie des uns et des autres, malgré la bonhomie, la franche camaraderie et les claques sur l’épaule, seule l’hypocrisie de la grande « passion du chien » et la politique politicienne ont leurs lettres de noblesses. Ceux qui pouvaient éventuellement perturber le règne du nouveau grand maître ont été poussés dehors, les girouettes armées de leur brosse à reluire se sont installés sur le siège encore chaud des prédécesseurs.

Tout cela pourrait nous laisser de marbre, nous professionnels, qui avons assisté depuis tant d’années à la valse des chaises musicales, pour finir par avoir toujours la même musique, sur cette portée de notes s’affiche l’autosatisfaction de la grande maison, qui au fil des rapports moraux des uns et des autres se lit….. comme un refrain se chante.

Au-delà de ce refrain habituel, le dernier rapport moral de ce nouveau chef d’orchestre brandit haut et fort avec certaines définitions très personnelles, les notions de sélection, amélioration, ceci passant par le nombre de chiens …avec le SNPCC en filigrane.

Certains passages me laissent perplexe, ou bien n’ai-je pas compris les subtilités de leur rédaction, je cite «  au-delà du mode à  de l’élevage, nous défendons la particularité fondamentale de l’élevage des animaux de compagnie qui est la socialisation avec l’humain », si ce n’est que le terme de socialisation ne veut rien dire dans le contexte de la phrase, le bon mot étant familiarisation, je ne vois pas sur quoi se base le travail de la SCC dans cette défense là ? sachant que la SCC œuvre dans une optique d’’amélioration du chien de race, quid de l’élevage des animaux de compagnie ? car par animal de compagnie nous pouvons y inclure, les hamsters, les souris blanches comme tous les Nac…, Le Ministère de tutelle lui aurait-il élargit la charge ?

Autre passage : « par définition, le chien est destiné à vivre en compagnie de l’homme, au sein de la cellule familiale…. » A moins que cette définition ne m’est échappée, en aucune façon le chien n’est destiné PAR DEFINITION, à vivre au sein de la cellule familiale. Que par l’évolution de notre société, la vie de ce chien ait évoluée vers une vie de chien familier, versus chien de compagnie ceci est alors totalement différent, car nous ne sommes plus alors en présence d’élevage d’animaux de compagnie comme cela était signalé de façon erronée, mais de l’élevage de chiens familiers, ce qui nécessite alors des savoirs, des connaissances et de spécificités particulières qui ne semblent pas faire parti des apprentissages transmis actuellement par la scc.

De plus, si le chien est destiné, par définition à vivre au sein de la cellule familiale, quid des chiens de chasse qui vivent en chenil, pour la plupart, 6 mois de l’année  attendant la période de chasse....et de leurs éleveurs ?

Maintenant le gros morceau : l’élevage et ses différents modes…je dois dire que là nous sommes en présence d’un « gloubiboulga » de choix…se mélangent les éleveurs, les sélectionneurs  les professionnels, les producteurs particuliers, la diversification agricole, le nombre de chiens, la réglementation, tout ceci dans une marmite d’où va sortir également une« assiette économique »…..

Nous apprenons ainsi que les éleveurs sélectionneurs sont ceux qui ont moins de neuf reproducteurs,  qui s’épanouissent intellectuellement et qui permettent d’améliorer le potentiel génétique français…Puis les éleveurs professionnels possédant de 9 à 49 reproducteurs, ( eux visiblement ne s’épanouissent pas et n’améliorent pas..)…et là la grande vieille dame s’embrouille, car la notion de professionnel n’est pas en rapport avec le nombre de reproducteurs mais le nombre de portées soit au-delà d’un portée l’éleveur est considéré comme professionnel et donc possède un n° de Siret….donc nous pouvons parfaitement être sélectionneur et professionnel et avoir moins de 9  chiens, comme nous pouvons avoir 49 chiens être sélectionneur et professionnel, mais alors que vient faire le nombre de chiens dans la notion de sélection ? D’autant plus que cette notion de 9 reproducteurs ou de 49 reproducteurs ne correspond à rien …car  si nous nous référons à la législation française concernant les chiffres, il s’agit de 9 ou de 49 chiens, différence de taille.  

Vient enfin, « les structures de plus de 50 reproducteurs », (je rectifie : 50 chiens)  qui nécessite des moyens pour obtenir un équilibre financier…il est vrai que ceux qui ont 49 chiens, à un chien près, n’ont pas besoin d’équilibre financier…… !!!!  

Et la cerise sur le gâteau, après nous avoir parlé de sélection avec une notion totalement fantaisiste de nombre de chiens, la grande vieille dame va se perdre dans la diversification agricole, caressant dans le sens du poil et donnant un os à ronger à son allié qui a fait sa première grande apparition dans le rapport moral d’un autre président en date de 2003, alliance stratégique, il va de soit….

J’aimerais savoir enfin sur quelles données la SCC se base pour affirmer je cite « les professionnels les plus performants pratiquent souvent plusieurs activités », laisserait-elle sous entendre que ceux qui ne pratiquent pas plusieurs activités ne seraient-ils pas performants ? et de quelles performances, in finus, parle-t-elle ?

Et enfin juste un aparté personnel : la fameuse « assiette économique permettant à l’éleveur d’assurer les besoins matériels de son foyer »…comme quoi certaines valeurs patriarcales ont la vie tenace et dure….

 

Je pourrais, moi représentante syndicale, me mettre en colère, partir en guerre, fustiger et bien non, je suis simplement triste de voir que finalement « on ne change pas qui ne veut pas changer » et je pose simplement cette question : est ce qu’un crédit peut être donnée à une association ,si légitime que cela soit ,dont le rapport moral d’un président se trouve entaché d’erreurs, d’imprécisions, d’approximations, d’affirmations fantaisistes et dont la connaissance de la législation est loin d’être acquise ?....il y a comme un bug non ????

 

Françoise Martin       

 

Partager cet article
Repost0
24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 15:04

En préambule, je citerais un passage du dernier livre de Boris Cyrulnik « de chair et d’âme » : « La pensée paresseuse est une pensée dangereuse puisque, prétendant trouver la cause unique d’une souffrance, elle aboutit à la conclusion logique qu’il suffit de supprimer cette cause, ce qui est rarement vrai.

Ce genre de raisonnement est tenu par ceux qui sont soulagés dès qu’ils trouvent un bouc émissaire : il suffit de le sacrifier pour que tout aille mieux. La pensée du bouc émissaire est souvent sociobiologique : il suffit d’enfermer les tarés ou de les empêcher de se reproduire….. »

C’est une réflexion qui donne à réfléchir…

Aujourd'hui nous pouvons nous poser la question :Qu’est ce qui rend la morsure d’un chien douloureuse, délabrante, mortelle si ce n’est la présence des dents !!!

Alors je vous propose Messieurs et Mesdames les Législateurs de faire voter une loi qui oblige tous les propriétaires de chiens a faire enlever les dents de leur animal à partir de l’âge de 15 mois et le problème sera résolu…humour noir oui….cynisme oui…absurde oui çà c’est sûr mais pas plus que de réduire la problématique des morsures à une catégorisation, pas plus que de vouloir condamner et tuer des chiens pour délit de sale gueule, c'etait mon coup de gueule à moi.... 


Les propriétaires de chiens


Je ferais abstraction des propriétaires appelés « délinquants » utilisant le chien comme une arme ou à des fins de combat, je ne suis pas formée pour travailler avec ces gens là et en aparté, je pense qu’il serait peut-être intéressant de se poser la question suivante : est ce que tous les propriétaires de chiens de 1er ou de 2eme catégorie doivent-ils être ramenés à des délinquants en puissance ????...

Dans une agression avec morsure, il y a trois êtres vivants ou deux êtres vivants : le chien, le propriétaire du chien, la personne mordue, ou deux êtres vivants le chien et le propriétaire du chien.

En posant la question quel est le dénominateur commun dans ce type d’agression, la plupart des réponses sont : le chien. Pourquoi ? simplement parce que c’est lui qui mord.

Moi je vois autre chose et je réponds : le propriétaire du chien, celui que nous appelons communément « le maître », et je vais m’intéresser à elle ou à lui.

 La plus grosse moitié de mes consultations en tant que comportementaliste le sont pour agressivité du chien, ou morsures sur un être humain dans la cellule familiale, que cela soit l’enfant ou l’adulte, ou une personne extérieure, comme beaucoup d’entre nous.

En face de moi, je ne vois pas le propriétaire d’un chien qui mord, je vois un être humain en difficulté, la plupart du temps démuni, accablé, consterné, culpabilisé et montré du doigt par la « société », par certains professionnels, par la famille, parfois aussi déresponsabilisé par les croyances des uns et des autres : c’était prévisible, un rott c’est connu, c’est agressif et çà mord etc. etc.…

 Touché profondément dans son affectif quand la seule aide qu’il trouve est de se heurter à un diagnostic de « chien dangereux » et à la phrase qui anéantie » il faut le piquer, il est potentiellement trop dangereux, vous êtes irresponsable et en plus c’est un bull terrier....ou un rott etc...

L’être humain en face de moi, la plupart du temps n’a pas de mot pour dire sa souffrance, son impuissance, sa colère, sa tristesse, et sa solitude devant la situation, devant le regard de jugement des « autres » alors la violence fait son apparition, quelque fois intériorisée, souvent extériorisée, la plupart du temps verbale, la responsabilité est portée sur l’autre, c’est pas ma faute, c’est la faute de ce sale « cabot », du voisin qui avait encore bu, de cette gamine hystérique, et mal éduquée (donc faute des parents de la petite fille) qui s’est approchée trop près, trop vite trop brusquement, de la personne âgée qui avait une canne et qui l’a levée, c’est elle qui a menacé mon chien etc.

Mais comment parler de soi quand l’autre a été mordu ? comment verbaliser des sentiments quand dans notre culture, nous avons été muselés depuis l’enfance, coupés de nous mêmes, n’avez vous jamais entendu cela ?, pour les garçons : arrête de pleurer on dirait une fille… pour les filles : arrête de pleurer, t’es bien une pisseuse….ne te mets pas en colère c’est pas bien…pourquoi t’es triste, t’as tout pour être heureux…. et puis arrête de rigoler, tu verras la vie n’est pas drôle tout les jours…arrête de rêver et fait ce que l’on te dit…arrête de t’écouter, t’es trop douillet, il faut se battre pour vivre dans notre société…arrête de pleurer ce n’était qu’un chien….

Déni des émotions, déni des sentiments, déni de la douleur, déni de la souffrance.

Alors comment parler? si ce n’est qu’avec l’aide du professionnel qu’il est venu consulter ? et en finalité pourquoi parler ?

 

La consultation centrée sur la personne

 

*Processus de deuil

Ce qu’il est nécessaire de comprendre, c’est que lorsque nous recevons un propriétaire de chien confronté à la morsure, nous sommes devant une personne qui vit un processus semblable au processus de deuil : le deuil d’une relation, le deuil d’une image, le deuil de l’amour donné à un animal.

Ce processus se décompose de la manière suivante :

* le choc  avec la sidération :Certaines personnes décrivent cette sensation comme le fait d’être enveloppé dans un cocon ou d’avancer comme un somnambule

*le déni avec le refus de voir la situation : c’est pas vrai, c’est pas possible, il a juste pincé etc.

*la colère : accusation, culpabilisation, jugement, rejet, dégoût : c’est l’autre….

* l’abattement : fuite, dépression

* le fatalisme avec sa résignation : on a tout essayé etc.…

*l’accueil avec l’intégration de la situation, la construction, l’apprentissage, l’anticipation, la projection : ok c’est arrivé, nous prenons conscience de l’événement et nous pouvons faire encore quelque chose….

Ce processus de deuil une fois entamé va systématiquement se faire, par contre l'intensité de chaque "étape" est différente suivant chaque personne. Chacune peut être franchie plus ou moins rapidement, elles se cumulent généralement les unes aux autres et ce processus se complexifie par un phénomène que nous pouvons comparer au "yoyo".

Des sorties sont possibles à chacune des "étapes". Toutefois, lorsque chaque étape n'est pas "bouclée", il est possible que la personne "replonge" plus tard là où elle l'a quittée.

1) Comment parler … grâce à l’empathie

Les propriétaires de chiens viennent vers nous dans une demande de relation d’aide cette relation d’aide fonde ses principes sur le non jugement, le respect et la confiance dans l’être humain, c’est à dire que la personne à la possibilité de trouver en elle même les ressources nécessaires à la solution de ses problèmes.

En effet actuellement dans notre société tout est pratiquement basé sur une méfiance en la personne. L'individu est vécu comme incapable de choisir des buts qui lui conviennent, aussi doit-on les lui fixer.

Et on doit le guider vers ces buts, car autrement il pourrait s'écarter du chemin choisi, du chemin normaliste. Les enseignants, les parents, notre société développent des procédures pour s'assurer que l’individu progresse vers le but choisi.

Dans notre vie sociale ordinaire, quand « l’autre » a des idées trop différentes des nôtres, il arrive qu’on le trouve déraisonnable, égaré, pour ne pas dire «  un peu fou ». La « mode » est, hélas, plus de savoir convaincre que de savoir comprendre.

La personne est vécue comme un être foncièrement en faute, destructeur, irresponsable ou les trois à la fois. Et cette personne doit constamment être surveillée alors qu’elle demande à être accompagnée.

Un autre caractéristique de la relation d’aide est le fait que nous nous concentrons sur la personne même. Le foyer de l’intervention devient ainsi la personne elle-même et non son problème. Ceci évite à l’écoutant la trop forte tentation d’y apporter des solutions immédiates : faire à la place de l’autre.

Cette façon de se centrer sur la personne lui permet aussi de faire abstraction de sa subjectivité, de ses sentiments personnels ou encore de sa façon de voir le problème : « la carte n’est pas le territoire ».

L’écoutant doit développer sa sensibilité et son humanité. Il devra aussi accepter de s’approcher de l’autre avec un état de « non savoir », humble, afin de le rencontrer vraiment car dans une nouvelle rencontre, il s’agit toujours d’une page vierge à remplir. Les idées préconçues ferment la perception et sont les prémisses de la pensée unique.

Carl Rogers a été le premier psychothérapeute à mettre en lumière le rôle essentiel de la relation dans l'efficacité thérapeutique. Dans des publications parues entre 1940 et 1950, il décrit ce qu’étaient, selon lui, les trois conditions critiques permettant aux thérapeutes de promouvoir l'auto-actualisation de leurs patients :

·       avoir une attitude de compréhension empathique,

·       faire preuve d’une estime positive et sans condition,

·       être en congruence (être en correspondance authentique avec le patient)

Carl Rogers définit ainsi l'empathie : « …être empathique consiste à percevoir avec justesse le cadre de référence interne de son interlocuteur ainsi que les raisonnements et émotions qui en résultent... C'est-à-dire capter la souffrance ou le plaisir tels qu'ils sont vécus par l'interlocuteur, en percevoir les causes de la même façon que lui... »

Plutôt que de chercher à promouvoir de meilleures méthodes, la recherche nous indique que la clé du succès réside dans l'habileté de l’écoutant à établir une bonne alliance avec son client.

Quelle que soit la méthode, le profil des clients, le problème ou l'étape de changement, l’empathie a un rôle déterminant, et prédominant.


 2) Pourquoi parler…pour la motivation et le changement


Le concept d’empathie est présenté en mettant l'accent sur son rôle déterminant dans la dynamique interpersonnelle de la motivation et du changement :

  • Luborsky et al. (1975) suggèrent que ce sont les facteurs communs non spécifiques présents chez les thérapeutes (chaleur humaine, empathie, qualité de l'alliance, etc.) qui expliquent que les thérapies sont toutes d’égales efficacité.
  • Miller, Taylor & West (1980) suggèrent que le résultat de la thérapie est étroitement corrélé au degré d'empathie exprimée par le thérapeute.
  • Najavits & Strupp (1994) montrent que les thérapeutes efficaces font preuve de chaleur, compréhension et implication, alors que les thérapeutes moins efficaces sont plus à même d'ignorer, de rejeter ou de critiquer les patients.

Un vieux modèle pour promouvoir une nouvelle compréhension :

Yerkes et Dodson ont montré, dès 1908, les conséquences que pouvait l'évolution du niveau d'anxiété sur les performances mentales. Ils obtiennent une courbe en forme de cloche, prouvant qu’à de faibles niveaux de stress et d'anxiété, de même qu'à des niveaux élevés, les fonctions cognitives et la motivation sont peu performantes.

Les capacités d'attention, de concentration, de compréhension, de réflexion et de mémorisation sont réduites. En conséquence, il importe avant même de pouvoir communiquer des informations ou de partager un point de vue, que l'individu soit en mesure de les recevoir.

L'expression d'empathie participe au soulagement de la détresse, et ramène le stress et l'anxiété à un niveau compatible avec un meilleur fonctionnement cognitif.

Quelques exemples de phrases empathiques :

*Vous avez le sentiment de ne pas pouvoir faire...

* Vous éprouvez une frustration par rapport à ...

* Vous ressentez un malaise ... de la rancune ... etc. ...

*vous avez traversé une épreuve particulièrement éprouvante..

 

Comprendre ce processus de deuil, l’accepter dans le cadre de notre pratique, accompagner chaque étape avec empathie est indispensable pour que le propriétaire du chien puisse accueillir la connaissance de son animal, accueillir le changement, le vivre avec motivation, envie, plaisir, et pouvoir alors concentrer son énergie dans la recherche de ses propres solutions.

 

Conclusion

Je conclurais par deux citations, celle d’Einstein qui disait «  on ne règle pas le problème au niveau où il se situe, on travaille toujours au niveau supérieur »Ce qui est intéressant c’est de se dire alors que le symptôme qui nous est rapporté n’est rien d’autre que la conséquence d’autres comportements en amont.

Nietzche disait quant à lui que «  l’homme est l’animal malade », c’est à dire malade de lui-même.

Si la connaissance et l’apprentissage de l’éthologie, en particulier de celle du chien est indispensable à notre pratique, la connaissance de la psychologie humaine, le mode de fonctionnement de l’être humain et le « décodage » des relations humaines semblent également essentielles.

Les deux sont indiscutablement complémentaires et indissociables pour que nous devenions meilleurs, meilleurs dans notre pratique, pour que nous soyons en apprentissage constant, pour le respect de nos clients, pour la survie de cette espèce pour laquelle nous sommes réunis aujourd’hui le chien, ce chien qui tant aimé, adulé est une nouvelle fois jeté à la vindicte sécuritaire d’un état parce que parfois.. parfois.. juste parfois il manifeste le droit d’exister à sa manière, avec son langage.

Bibliographie :

Carl Rogers différentes publications

Miller, W.R., Taylor, C.A., & West, J.C. (1980).  Journal of Consulting and Clinical Psychology, 48, 590-601.

Najavits, L.M. & Strupp, H.H. (1994). Psychotherapy: Theory, Research, Practice, Training, 31, 114-123.

Yerkes, R.M. & Dodson, J.D. (1908). The relation of strength of stimulus to rapidity of habit-formation. Journal of Comparative Neurology and Psychology, 18, 459-482

Le coaching du deuil différentes publications

 

 

Partager cet article
Repost0
16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 14:29

Conférence écrite par mes soins dans le cadre du Colloque 2008 sur les Moeurs Canines en Avignon

Pourquoi MAUVAIS comportement ? y a-t-il une échelle de valeur,une connotation de bien ou de mal dans le comportement ? La réflexion peut-être, alors, différente et la question peut devenir « le comportement est-il adapté ? »

Si nous partons du postulat que tout comportement est adapté à un environnement, et a une intention positive pour le sujet, la question à se poser serait dans un premier temps « quel est cet environnement et de quoi est-il fait ?

Le comportement correspond à la conduite extériorisée d’un individu, ces actes, son mode de fonctionnement vu par la lunette d’un observateur extérieur.

Le Professeur Henri Laborit (1914-1995) démontre dans ses expériences sur les rats et son observation des comportements humains qu’il existe quatre grands types de comportement :

*Le comportement de consommation

*le comportement d’agression, réponse adaptée à des situations de danger, réelles ou pas

*Le comportement de fuite qui a l’avantage de ne pas ajouter d’agressivité à l’agression (« L’éloge de la fuite »)

*Le comportement d’inhibition, l’individu alors prend sur lui l’agression externe, quelque qu’elle soit et la retourne contre lui, l’individu tombe malade, déprime, anxiété, angoisse, somatisation etc.…

Dès la première page de son livre « Inhibition de l'action », le Professeur Henri Laborit écrit : « Quand l'action [pour résoudre un conflit] est impossible, l'inhibition de l'action permet encore la survie puisqu'elle évite parfois la destruction, le nivellement entropique avec l'environnement. C'est en ce sens que la « maladie » [les guillemets sont de Laborit] sous toutes ses formes peut être considérée comme un moindre mal, comme un sursis donné à l'organisme avant de disparaître.» (...) « Le manichéisme qui caractérise la majorité des conduites humaines ne permet d'envisager jusqu'ici que deux conduites à l'égard de la maladie : l'une consiste à agir sur l'organisme malade en ignorant son environnement, l'autre à agir sur l'environnement en croyant que cela suffira à résoudre tous les problèmes organiques. Il serait sans doute préférable dans certains cas, pour traiter un ulcère d'estomac, d'éloigner la belle-mère par exemple plutôt que de pratiquer une gastrectomie qui ne changera rien au facteur environnemental." (...) "Nous sommes les autres, c'est-à-dire que nous sommes devenus avec le temps ce que les autres - nos parents, les membres de notre famille, nos éducateurs - ont fait de nous, consciemment ou non. Nous sommes donc toujours influencés, le plus souvent à notre insu, par les divers systèmes dont nous faisons partie."

L’environnement de l’animal de compagnie (chiens, chats) :

La France a les plus gros effectifs européens de chiens et de chats. Selon l’enquête TNS-Sofrès de 2006, elle compte 8 millions de chiens et 10 millions de chats, avec 43 % des foyers français ayant au moins un chien ou un chat.

L’environnement de l’animal de compagnie: c’est l’être humain faisant partie d’un pays la France qui est en tête des pays au monde pour la consommation de psychotropes. On appelle psychotropetoute substance modifiant le psychisme. Les psychotropes sontclassés en trois principaux groupes : les calmants (somnifères, anxiolytiques), les stimulants (amphétamines, antidépresseurs) et les perturbateurs (chanvre, alcool, stupéfiants).

D’après le rapport Zarifian (1996), les français consommaient, selon les catégories de produits, de 2 à 4 fois plus de psychotropes que les autres européens. Selon l’OPEPS (office parlementaire d’évaluation des politiques de santé juin 2006), le pourcentage de la population ayant consommé des psychotropes au cours des 12 derniers mois, est le double de la moyenne des pays limitrophes à la France.

Toujours dans le rapport Zarifian, la consommation de psychotropes est qualifiée cyniquement de "prix du bien-être". Elle est expliquée par les mêmes facteurs d’offre que pour les autres médicaments, et renforcés par "la mode de la médicalisation du moindre vague à l’âme". Du point de vue de la souffrance humaine, elle semble être plutôt le coût du mal-être.

L’environnement de l’animal de compagnie: c’est l’être humain faisant partie d’un pays la France qui a le 3eme taux de suicide dans l’Union Europenne d’après Eurostat et l’OMS, derrière la Finlande et l’Autriche. En 2002, la France était le premier grand pays européen pour son taux de suicide, ex aequo avec l’Autriche. Le nombre officiel de suicides est d’un peu moins de 11 000 par an, soit 18 pour 100 000 habitants. Ce nombre est considéré comme sous-estimé de 20 %. Il y a en plus entre 150 000 et 200 000 tentatives de suicide par an.

L’environnement de l’animal de compagnie : c’est aussi par exemple:

 Dans les hôtels Loews Hotel Vogue , un étage réservé aux « 4 pattes » : On les traite comme des VIP. Dès la réception, ils reçoivent un petit sac de gâteries. Dans la chambre, pour plus d'hygiène, il n'y a pas de tapis. Déjà, lors de la réservation, on s'est informé de leurs habitudes alimentaires et leurs plats sont remplis selon leur régime. Les menus élaborés et approuvés par un vétérinaire proposent même une nutrition appropriée afin de les aider à faire face au stress du voyage.

À l'heure de la marche, si on le désire, un promeneur de chiens s'occupe des sorties pour ne pas perturber les horaires de l'animal si vous passez la soirée au théâtre ou au restaurant.

De plus, l'armoire " Coup de pouce " contient de nombreux accessoires, notamment tapis pour chats et chiens, laisses, colliers, jouets et vidéos, litière et même des pelles ramasse crotte.

 A New york, certains propriétaires de chiens installent leurs tapis mousse dans les jardins publics, ils tentent de synchroniser leur respiration à celle de leurs chiens, ils pratiquent le « doga », cours de yoga canin, puis quelques étirements sur les pattes pour faire un peu de stretching…

Sur la 44e rue, le Biscuits and bath doggie village a une piscine pour ses adhérents. Jazz le vendredi soir, et brunch le dimanche matin pour chiens et bipèdes. On peut aussi célébrer des mariages canins, avec gâteau de cérémonie tout en pâté et croquettes.

A Montréal, une suite présidentielle dans un hôtel de luxe pour l’anniversaire du compagnon canin pour 80 dollars….des spa très chics, des séances de massothérapie.

Dans « recettes gourmandes pour chiens gourmets » de Donna T.Roberts, 50 recettes maison vous sont proposées pour le bonheur et la santé de votre chien…dans ce même livre à la page 50-51 l’auteure écrit en s’adressant directement aux chiens :"Choisis ta chaise ou ton sofa favori sur lequel dormir. Même si ton maître te dit de descendre, remontre dessus immédiatement.Bientôt, il recouvrira la chaise ou le sofa d'une vieille couverture: à ce moment-là, la place t'appartiendra. Si tu es adopté par des gens qui doivent partir tous les jours pour aller travailler, voici ce que je te suggère: tu peux aller te placer dans la fenêtre et japper aussi fort que possible, jusqu'à ce que la voiture soit hors de vue. Après, tu pourras retourner à ta sieste. De cette façon, ils s'inquièteront toute la journée et ils viendront peut-être manger à la maison le midi."Si tu t'amuses dehors et que quelqu'un te dit de rentrer, fais le sourd, à moins bien sûr, que ce soit l'heure de manger."

No coment…..

Aux états Unis, le docteur vétérinaire Amy Varder propose ses services aux avocats pour réaliser des évaluations comportementales des animaux de couples en instances de divorce, en observant l’animal avec ses « propriétaires », elle donne un avis consultatif sur l’intensité du lien qu’entretient le chien avec chacun des protagonistes, elle rends ses conclusions après un heure de consultation !!!!

L’environnement de l’animal de compagnie : c’est en finalité pour certains ou pour beaucoup : le mal être de l’être humain.

Le professeur Montagner parle « d’animal substitut », « d’animal béquille », « d’animal médiateur » réceptacle privilégié de nos émotions, de nos affects, de nos projections.

La psychologue Aymon Gerbier, spécialisée dans la psychothérapie assistée par l’animal dit l’animal est ‘’une éponge affective‘’.

La psychologue Ozanne parle également de « chien éponge » chargé de combler un manque, de « chien révélateur » miroir du maître, de ses angoisses et de ses névroses, de miroir narcissique.

Borys Cyrulnick parle d’une matérialisation de la pensée humaine transmise au chien qui façonnerait ce dernier.

Jacques Lacan, psychanalyste écrit « Les animaux domestiques, « d’hommestiques », sont un peu de nous-mêmes et les rapports que nous entretenons avec eux font partie de cet indicible qui parle de notre inconscient », il écrit aussi« le chien est l’inconscient de son maître ».

Troubles du comportement et si ce n’était, pour la plupart que symptômes ?

 *Ce symptôme, formation de compromis en tant qu’il est le produit du conflit défensif

*Ce symptôme, formation réactionnelle dans la mesure ou c’est le processus défensif qui prévaut

*Ce symptôme que nous pouvons rattacher au langage, ou au discours

*Ce symptôme, proposition de communication

 Et si le symptôme n’était que métaphore, que l’on veuille ou non se le dire ? (Lacan)

 Et si nous changions de regard ? Et si nous nous posions d’autres questions ?

Pourquoi avons-nous tant besoin de ces animaux ?  De quels rôles sont-ils investis ?

Pourquoi cette solitude, cette insuffisance de liens affectifs, cette fragmentation du lien du social, cette détresse psychologique, ce burn-out professionnel ou familial ?

Pourquoi mettre nos anciens dans des maisons dites « de retraite » en leur demandant d’abandonner leur propre animal de compagnie pour ensuite leur apporter pendant quelques instants « un chien soit disant thérapeutique » pour toute consolation ? Que ressentent vraiment ces gens là ?....est ce que nous nous sommes posés la question ??? Hypocrisie consternante…

Pourquoi cette peur de l’autre qui nous pousse à avoir des chiens comme protection « je suis absent toute la semaine, j’ai besoin d’un chien qui puisse protéger ma femme et mes enfants…et si cette femme pouvait se protéger toute seule ????

Pourquoi cette difficulté à vivre avec l’autre, l’humain, sans agressivité, sans violence verbale, sans ressenti, dans l’impossibilité de lui dire « je t’aime », alors que plus de la moitié des propriétaires d’animaux domestiques leur font cette « déclaration » régulièrement ???

Pourquoi ce manque d’estime de soi, ce besoin de reconnaissance, ce soi-disant besoin de domination…. « Pourtant mon chien obéit parfaitement : assis, debout, couché, marche en laisse, et il vient de mordre mon mari, ma femme, le voisin ou l’enfant.. »

Moi mon chien, les parents sont champions sur plusieurs génération, c’est un chien de race hyper sélectionné cependant je comprends pas, il se bouffe les pattes sans arrêt… je ne peux plus le présenter en expo…. »

Pourquoi cette culpabilité, ce besoin de certitude pour nous conforter dans le soi-disant amour que nous leur portons… «  je fais tout pour elle ou pour lui, toilettage,brosse à dents, panière confortable, jouets, petit manteau pour le froid, alimentation au top, anniversaire et voila comment elle (il) me remercie…..(destruction, malpropreté etc..)

 Il y a-t-il vraiment une  réponse à toutes ces questions ?

 Et si la bonne question était en finalité « comment allez moins mal pour que l’autre, indépendamment de soi et en l’occurrence l’animal, puisse aller mieux ? »

 J’entends déjà ce que certains vont me dire  « nous ne sommes pas des psychanalystes » c’est vrai cependant, il ne s’agit pas d’aller remuer le passé des propriétaires d’animaux pour faire « parler » l’inconscient, leur dimension « historique, voir infantile » ne nous intéresse pas, le passé n’est pas la solution du présent, en tout cas pas dans ce contexte là, il s’agit par contre de devenir des professionnels de la relation d’aide, des professionnels des relations humaines car qui dans le binôme Homme chien ou chat souffre le plus.. ? je crains que nous nous trompions de cible en pensant que cela puisse être l’animal ….car la guérison de cet animal passe pour la plupart du temps par une restructuration du propriétaire.

Dans cette perspective, l’examen clinique de l’animal et la connaissance du « profil psychologique » des propriétaires entretiennent des rapports de complémentarité nécessaires et indispensables.

Cette démarche est à l’opposé d’une nosographie comportementale dont le seul objectif serait d’isoler un ou plusieurs symptômes pris indépendamment ou superposés de manière à ce qu’ils puissent correspondre à l’une ou l’autre des catégories des différents médicaments (antidépresseurs, psychotropes etc.) mis sur le marché. De plus le risque est également que ce type de nosographie "instrumentalisée" en fonction de l’effet de tel ou tel médicament utilisé, ne réduise les problèmes comportementaux des animaux domestiques à des grandes catégories de manifestation comme les classifications humaines du DSM (bible de la psychiatrie humaine) nous en donnent une illustration.

Il ne s’agit pas non plus de penser que seule une « thérapie comportementale » appliquée sur l’animal puisse être la panacée au titre que l’éleveur, le propriétaire ne se soit pas adapté aux besoins de son développement comportemental, voir éducatif. C’est vrai que cela est plus simple, plus commode de penser, au nom de quoi d’ailleurs ? que l’animal ne doit pas dormir dans la chambre, sur le lit, sur les canapés, qu’il est indispensable qu’il mange après l’être humain, qu’il doit savoir faire « assis, debout, couché », qu’une place doit lui être déterminée…Il y a ce qui est bien de faire, et ce qui est mal…..Porte d'entrée béante pour le « trouble de comportement »……

Travailler sur la souffrance d’un animal, et d’un être humain est une alchimie de compétences, il est nécessaire de savoir pour comprendre, comprendre l’autre, le binôme, découvrir son univers, leur univers, rentrer dans son monde, leur monde avec respect, apporter une écoute dénuée d’a priori, de jugements, et une aide appropriée.

Pour cela nos compétences de comportementalistes ou d'éducatrices (eurs) canin doivent être élargies, élargies à la connaissance certes de l’éthologie des espèces, mais aussi aux techniques de communication comme l’approche systémique, la programmation neuro linguistique, l’analyse transactionnelle, le coaching familial etc., élargies à la connaissance du profond de l’être humain, ses zones d’ombres qu’il ne veut pas voir, pas connaître, et qu’il projette pourtant sur l’autre (en l’occurrence l’animal) ses peurs, ses peurs existentielles qui le « mangent » de l’intérieur etc., car enfin, cette relation si privilégiée depuis des siècles, comment tout cela fonctionne vraiment ?

En finalité, ce qui est préjudiciable, ce n’est pas ce que nous ne savons pas mais ce que nous croyons savoir.

Nietzche disait «  l’homme est l’animal malade », c’est à dire malade de lui-même.


Bibliographie :

Rapport du Docteur Edouard Zarifian (Mission générale concernant la prescription et l’utilisation des médicaments psychotropes en France-1996)

Conférence Professeur Coppinger

Professeur Henri Laborit « l’éloge de la fuite », « inhibition de l’action » (édition Robert Laffont)

Professeur Montagner « l’enfant et l’animal » (édition Odile Jacob)

Publications de l’Ecole de la cause Freudienne

Jacques Lacan « la relation d’objet » « les psychoses » édition le seuil

Alain Juranville « Lacan et la philosophie »  édition Puff

Publications de Donald Woods Winnicott

Donna Twichell Roberts « Recettes gourmandes pour chiens gourmets » (le jour éditeur)

Entretien de K.L.Matignon avec Boris Cyrulnick pour « nouvelles clés »

Entretien Mme Ozanne pour « psychologie »

 L’essentiel n°86

Partager cet article
Repost0
10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 10:13

 

Communiqué de l'APDT


The Association of Pet Dog Trainers (Greenville, Caroline du Sud, USA) a publié le 20 octobre 2009 un long article intitulé Dominance et éducation des chiens, accompagné d’une position officielle, concernant les modèles théoriques de la dominance et de la hiérarchie interspécifique dans le cadre des relations homme-chien.

L’article principal est ici proposé en © traduction libre Esprit de Chien.


Dominance et éducation des chiens

Les utilisations du terme « dominance » et de la théorie de la meute/de la hiérarchie pour expliquer le comportement des chiens ont récemment fait l'objet de nombreuses recherches.

The Association of Pet Dog Trainers (l'Association des Éducateurs Canins) souhaite informer les propriétaires de chiens des conséquences qu'entraîne le fait de se baser sur ces modèles théoriques pour comprendre les chiens, interpréter leurs comportements et tenter de vivre de façon harmonieuse avec eux.

Contrairement aux croyances populaires, les études réalisées sur les loups dans leurs milieux naturels démontrent que ceux-ci ne sont pas dominés, au sein de leur meute, par un « loup Alpha » qui serait le mâle le plus agressif, pas plus que par un « couple Alpha ».

Ces études ont notamment prouvé que l’organisation sociale des meutes de loups est très similaire à celle des familles humaines, et que donc il y a très peu d'agressions ou de combats pour la « dominance ».

Les loups vivant en meute, que ce soient les adultes/parents ou les louveteaux, dépendent les uns des autres pour survivre au sein de leur biotope ; en conséquence ceux qui s'engageraient dans des comportements agressifs envers leurs congénères intra-meute réduiraient la capacité de la meute dans son ensemble à survivre et à se développer.

Alors que des hiérarchies sociales existent (comme pour les familles humaines), elles ne sont pas liées à l'agression, contrairement à ce qui est généralement décrit (incorrectement) dans la culture populaire.

Comme le très reconnu chercheur scientifique L. David Mech l'a récemment rédigé à la suite de ses nombreuses années d'étude des comportements des loups, « il est temps d'en finir une bonne fois pour toutes avec notre vision démodée de la meute de loups représentée comme un regroupement agressif d’individus se concurrençant mutuellement pour la position de dominant. » (Mech, 2008)

En sus de cette nouvelle compréhension du comportement des loups, l'étude de celui des chiens a également permis de découvrir que ceux-ci, tout en partageant des points communs avec leurs cousins les loups, présentent cependant de nombreuses différences sociales significatives.

En conséquence, l'idée que le comportement canin soit expliqué par l'utilisation des modèles de comportement du loup n'est pas plus opportun que de suggérer que le comportement des chimpanzés peut être utilisé pour expliquer le comportement humain.

Malheureusement, l'idée que les chiens seraient de façon fondamentale des loups domestiqués vivant dans nos foyers persiste encore parmi les éducateurs canins et les comportementalistes, ainsi que chez nombre d'éleveurs et propriétaires de chiens, ainsi que dans les médias.

Une des plus grandes idées reçues que nous rencontrons est le modèle de la « dominance ».
Les chiens sont souvent décrits comme étant dominants, ce qui est un usage incorrect du terme.

La dominance n'est pas un trait de personnalité. 
La dominance est tout d’abord « un terme descriptif des relations entre des couples d'individus » et en outre « l'utilisation de l'expression « chien dominant » n'a pas de sens dans la mesure où la « dominance » ne peut s'appliquer qu'à des relations entre des individus. »  (Bradshaw et X, 2009).

La dominance entre en jeu dans une relation intraspécifique, lorsqu'un individu veut se procurer avant les autres le meilleur des ressources disponibles, comme par exemple la nourriture, le couchage, les jouets, les os.

Cependant, même entre chiens ces comportements n’utilisent ni la force ni la coercition, mais bien la soumission volontaire de l’un des membres de la relation, celui-ci se soumettant à l'autre de façon paisible.

Dans beaucoup de foyers, le statut d'un chien par rapport à un autre est fluide.
En d'autres termes un chien peut être le premier à attraper des jouets mais va également laisser à l'autre le choix du lieu de couchage par exemple.

Les chiens qui utilisent l'agression pour obtenir ce qu'ils veulent ne montrent pas de la dominance mais des comportements basés sur l'anxiété, ceux-ci ne faisant qu’augmenter lorsqu'ils sont confrontés à des menaces verbales ou physiques de leurs propriétaires.

Le fait de baser l'interaction propriétaire-chien sur la dominance est dangereux pour la relation interspécifique, entraîne un stress, une anxiété et une agression potentielle accrus du chien, ainsi que la peur et l'antipathie du propriétaire envers son animal.


Vivre avec les chiens : qu'est-ce qui est important ?

Quand il s'agit de vivre et/ou de travailler avec des chiens, le concept de dominance est largement inutile.

Cela sera peut-être surprenant pour de nombreux propriétaires de chiens.

La vérité est cependant que lorsqu’on travaille avec des chiens qui ont un problème comportemental et/ou d'éducation, l'objectif du professionnel canin doit être de favoriser une modification du comportement non désiré et donc de mettre en œuvre un protocole de formation et/ou de thérapie comportemental adapté, afin de traiter le problème rencontré en première instance et avant toute autre action.

Ceci ne nécessite pas de comprendre la motivation du chien ni son état émotionnel, mais oblige à se concentrer sur ce que le chien fait (son comportement) et sur ce que nous voudrions qu'il fasse, tout en aidant le chien à comprendre comment réaliser les actions désirées, pour ensuite pouvoir le récompenser de les avoir accomplies.

Beaucoup trop souvent, les propriétaires de chiens ont été conseillés de manière à « montrer au chien qui est le chef » et à « être l'Alpha ».
L'effet négatif de ce mode d’approche et de pensée est qu'il crée une relation défavorable, donc à long terme dommageable, entre le propriétaire et son chien, avec le sentiment persistant que ce dernier essaie à tout prix de contrôler le foyer et la vie de son maître.

Une telle idée fausse détériore la relation propriétaire-chien et peut conduire à des comportements de peur, d'anxiété ou d'agressivité de la part de l'animal.
Les chiens ne parlent pas notre langage et peuvent se retrouver acculés dans nos foyers dans des situations qu'ils ont du mal à appréhender, par des maîtres essayant de se comporter comme, ils le croient à tort, les loups le font.

Plutôt que la « dominance », c'est plus un manque de communication interspécifique claire qui induit les comportements qui nous préoccupent.

C'est la responsabilité de l'homme d'apprendre aux chiens les comportements appropriés et de les récompenser lorsqu'ils réalisent les actions que nous attendons d’eux.

De façon tout aussi importante, c'est notre rôle de leur montrer quels comportements ne sont pas appropriés, de façon constructive et avec compassion, afin de ne pas surenchérir sur leur anxiété. 

L'agression envers le chien (ou perçue comme telle) n'est pas, n'est jamais, la bonne méthode.

Des actions comme l' « alpha roll » (retourner par la force et maintenir un chien sur le dos)  ou le « scruff shake » (secouer un chien en le prenant par la peau du cou) n'ont aucun fondement quand il s'agit d'étudier le comportement du chien ou du loup ; elles conduisent uniquement à créer des peurs inutiles des chiens à notre égard, peurs qui peuvent conduire à des agressions, tout simplement parce qu’un chien qui a peur n'a pas d'autre moyen de se protéger que d'utiliser ses dents.

Nous devons à nos chiens de voir le monde selon leur point de vue afin de créer une relation plus harmonieuse avec eux.

Que nous regardions un chien ou un loup, des gestes tels qu'empoigner, forcer à exécuter un « down », grogner à sa face et autres comportements agressifs dirigés contre lui vont seulement conduire l'animal à développer une réponse « combat ou fuite » où l'animal craint pour son intégrité physique.

Dans de telles situations l'animal va soit se figer sur place de peur, soit s'éloigner de l'animal qui le menace (ici l’homme) s'il en a la possibilité, soit se battre pour se protéger.

Lorsque nous nous engageons dans de tels comportements/relations avec nos chiens, nous ne disons pas au chien que nous sommes le chef, nous leur prouvons que nous sommes des êtres dangereux qu'il faut éviter ou vaincre.

Il n'y a pas de « dominance » dans de tels scénarii ; seulement de la terreur et l'instinct de se défendre contre l'attaque.


Si la dominance n'est pas à employer, alors qu'utiliser ?

Fort heureusement, de nombreux éducateurs et comportementalistes professionnels utilisent désormais des concepts qui insistent sur la construction d'une relation saine, heureuse et attentionnée plutôt que sur la dominance.

Quelques éducateurs font référence au terme « leadership » (ou autres termes similaires) qui est moins négatif que « dominance » ou « Alpha ».

Ce que ces éducateurs ont en commun est un désir d'expliquer et de promouvoir des modes de vie en commun agréables, compassionnels et sans confrontation.

Ces approches éducatives ont pour objectif de renforcer le lien entre le propriétaire et son chien, ainsi que d’enseigner audit propriétaire des moyens plus efficaces de communiquer avec son animal.

Pour les chiens présentant des troubles, ces éducateurs utilisent des programmes tels que « rien dans la vie n'est gratuit », qui repose sur le principe que le chien doit faire quelque chose pour obtenir ce qu'il veut (par exemple s'asseoir pour obtenir à manger, marcher sur une laisse détachée pour avancer, etc.).

Ces programmes sont efficaces car le chien apprend des règles qui sont constamment renforcées, ainsi que ce qu'il a besoin de faire pour obtenir ce qu'il souhaite, par exemple de la nourriture, des caresses ou du jeu.

Les chiens n’ayant la possibilité de discours articulé, les problèmes comportementaux et d'anxiété apparaissent lorsqu'ils sont laissés à eux-mêmes pour décider comment vivre dans notre monde, sans conseils, soutien ni apprentissage appropriés.

Dans la société humaine elle-même, nous nous comportons mieux dans un monde « qui a du sens pour nous » et qui est clairement structuré.

Les mythes qui résonnent sur la théorie de la dominance tels que de ne pas autoriser le chien à coucher dans le lit, à manger le premier ou à passer une porte avant lui, n'ont  aucune corrélation avec le fait que le chien va ou non rechercher la gouvernance de son maître.

Les règles spécifiques de la relation dépendent cependant du maître et sont basées sur ce qu'il veut au sein de son foyer.
Les éducateurs formés et utilisant des méthodes bienveillantes vis-à-vis du chien doivent s'efforcer d'enseigner aux propriétaires comment conduire l'apprentissage et motiver de façon positive et douce leurs compagnons afin qu’ils se comportent d'une façon qui convienne au foyer, ainsi que la manière d’adapter ces règles à chaque individu.

Il n'existe pas de données scientifiquement validées qui permettent de confirmer la croyance que vous devez manger avant votre chien, l’éloigner de votre lit ou marcher devant lui ; les maîtres ne doivent pas être conduits à le croire et, ainsi, vivre dans un état permanent d'anxiété et de peur quant à une prise de contrôle éventuelle de leur chien sur eux et leur foyer.

En fait la grande majorité des chiens et des propriétaires ont de magnifiques relations,  même si l’animal est autorisé à aller dormir sur le lit de son maître, manger avec lui et faire de nombreuses choses considérées de façon erronée comme de la « dominance ».

Afin d'illustrer quelques mythes sur la dominance, nous avons rédigé un document intitulé Les mythes sur la dominance et les réalités de l'éducation des chiens.


Conclusion

Quand vous aurez à faire le choix d’un éducateur canin ou d’un comportementaliste pour votre relation avec votre chien, vous devrez garder à l'esprit que les philosophies et les méthodologies sont très nombreuses et dissemblables.

L'APDT conseille d'interroger les éducateurs et/ou comportementalistes potentiels afin de connaître leurs principes et croyances concernant la « dominance », ainsi que leur position sur le fait d'utiliser ou non la force physique et l'intimidation pour éduquer un chien, que ce soit pour l'obéissance ou pour des problèmes comportementaux.

Un professionnel canin formé devrait être familiarisé avec les derniers concepts scientifiques du comportement canin et être prêt à discuter de ses méthodes avec vous.

The Association of Pet Dog Trainers
150 Executive Center Drive, Box 35, Greenville, SC 29615, USA

 

Merci à Laurent Meltzer (Esprit de Chien) pour la traduction (voir lien dans l'onglet "liens")

 

Partager cet article
Repost0
3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 21:54

Comme il serait bon que les lumières franchissent tous les étages et atteignent le lieu privilégié de certaines zones du cerveau, permettant à certains d’ouvrir grand leurs oreilles pour écouter au lieu d’entendre, d’ouvrir leur yeux pour regarder au lieu de voir, et d’observer au lieu d’affirmer.

L’obscurantisme est partout même dans la ville des lumières…..

Dois-je aller m’agenouiller au pied de l’autel de Fourvière, implorant  la Vierge Marie, bien que je sois athée, pour qu’un miracle se produise à nouveau , après avoir arrêté la Peste et les Prussiens, cette dernière pourra-t- elle intervenir pour que le fléau que représente certains « éducateurs » canin cessent aussi rapidement que les orages du 8 décembre 1854 ?

A trois mois, Dandy ce jeune chiot est un bébé, soulevé à 2 mètres du sol , et secoué par les bajoues, l’éducateur a prouvé par là sa faiblesse, son manque de connaissances et son incompétence pourtant pendant de longues séances il interviendra ……..prise au coup, placage au sol, les conseils de grand professionnel….Vous n’éduquez pas un chien , Monsieur, vous violentez ….

A 6 mois, le jeune chien Dandy est toujours un bébé changement d’éducateur….ce dernier fier de son monitorat d’éducation canine de la Société Centrale Canine parle de « maîtrise » sur sa page d’accueil web….6 mois il a et pendant de nombreuses séances le collier à pointes lui servira de couronnes d’épines, 6 mois et pendant de nombreuses séances tractions musclées et on lui « rentrera dans la gueule » parce que « c’est qui le chef…merde ?! » Le grand professionnel détectera un hyper attachement à la gamelle……et là pas de détail, je vous laisse imaginer les séquences…..

Vous ne maîtrisez pas un chien Monsieur, vous assouvissez vos propres instincts….

Le pire reste à venir, 5 semaines dans un centre de formation pour éducateurs canins, et là c’est l’apothéose……seul paradigme : hiérarchie, dominant -dominé et tout ce qui va avec….Yes, Sir….. »rentres lui dedans, c’est pas un chien qui va faire la loi… » Placé avec d’autres chien dans un espace clos pour lui apprendre à se plier, il se feras « défoncer » gardant à jamais le traumatisme de ses congénères….

Vous ne formez pas des éducateurs canins, Monsieur, vous formez des gladiateurs qui n’ont plus d’arènes…..la mise à mort étant depuis longtemps abolie…

 

Dandy a 2 ans et est toujours là, brisé pour le restant de sa vie, traumatisé à jamais, potentiellement dangereux par l’incompétence et l’irresponsabilité de professionnels, son propriétaire totalement démunit redemande de l’aide…..la profession lui tournera le dos, ricanant sur son passage et affublant son chien de la race des…Bergers de chiottes !!!

Partager cet article
Repost0
9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 10:59

 

 La lutte contre les tares génétiques par le Professeur Guy QUEINNEC

 

 

Problèmes posés par l'éradication:

 

La lutte contre les tares génétiques dans l'espèce canine est engagée depuis longtemps. L'éradication des ectopies testiculaires est absolue depuis 1952, et pourtant le taux atteint encore en France 10% dans certaines races d'origine britannique, et jusqu'à 40% en Allemagne dans d'importantes races nationales, selon une publication vétérinaire. Il faut donc en déduire ou bien que l'ectopie n'est pas toujours héréditaire (ce qui est la position de la S.F.C.), ou bien que la lutte par élimination est peu efficace (ce que le partisan de la thèse génétique sait expliquer).

 

La lutte contre la dysplasie coxo-fémorale, malgré de réels résultats (qui peuvent d'ailleurs être aussi obtenus par une simple limitation du taux de calcium dans la ration), plafonne ou risque de décourager les plus actifs. Deux tentations opposées se font alors connaître.

 

Les uns veulent renforcer des contrôles draconiens, imposer les éliminations brutales et massives sans redouter la disparition ou l'altération des cheptels concernés, quitte, disent-ils, à la reconstituer par des importations ! D'autres baissent les bras et refusent toute action jugée a priori inutile, et sont prêts à toute une série d'échappatoires pour continuer à élever malgré tout, quitte pour cela à abandonner le L.O.F. Ceux-là seront d'ailleurs amers envers leur club de race et virulents contre la profession vétérinaire.

Or, on peut comprendre les échecs et leurs causes sans pour autant abdiquer, par une réflexion fondée sur le terrain et non les habitudes.

 

Lutter contre les tares génétiques

La présence chez le chien de race de nombreuses tares dites d'origine génétique fait couler beaucoup d'encre, que cette origine soit attestée, alléguée, présumée ou possible. Et d'aucuns réclament à cor et à cri une totale épuration du génome par des méthodes drastiques d'élimination. Cela pose divers problèmes.

Il paraît évident qu'il faille lutter contre les tares graves précocement invalidantes, dont l'acheteur ne saurait assumer les conséquences affectives ou économiques. Il est beaucoup plus discutable de s'occuper de toutes les insuffisances, notamment lorsqu'elles se manifestent au soir de la vie et que le maître, comme le chien, s'en accommodent peu ou prou.Entre les deux, on trouve toutes les possibilités.

Si l'objectif d'une salubrité totale pouvait être atteint, la réflexion devrait porter avant tout sur les moyens et le rythme de l'éradication.Mais en réalité les mutations et les accouplements de type panmictique vont maintenir un certain taux de tares.

La moindre importation d'un tiers dans la lignée indemne, que cette importation vienne de France ou de l'étranger, va annuler les efforts consentis.

Il faudra donc se limiter à quelques tares et construire un système de sélection qui favorise les sujets robustes et réduit la fréquence des tares connues ou inconnues. Il faut par conséquent plutôt promouvoir les sujets sains que se braquer sur les autres.


Difficultés de la lutte

Quelles que soient les méthodes retenues, elles soulèvent de tels problèmes qu'on peut même s'interroger sur l'efficacité d'une lutte dans un système acceptant une dose de liberté, tant dans le choix des reproducteurs que dans celui du praticien dépisteur.

L'origine génétique

 1) Si les manifestations du phénomène (la tare) sont repérables isolément, on parle de mendélisme. Le principe de la lutte est simple : élimination des atteints en cas de dominance, accouplements consanguins étroits avec élimination des homozygotes en cas de récessivité. Mais les facteurs de pénétrance et d'expressivité vont altérer ce beau schéma.Rappelons que dans le meilleur cas il faudra 10 à 16 chiots pour éliminer la possibilité qu'un géniteur porte une tare récessive.

2) Le cas est plus complexe s'il s'agit de génétique quantitative.La notion physique de polygènes n'est plus guère acceptée, même si le concept polygénique reste valable dans les calculs. Les notions d'effet de seuil, de gênes majeurs, d'effets minorants ou majorants vont compliquer les choses.

Rappelons qu'héritabilité ne signifie pas transmissibilité génétique comme ce terme peut le faire croire, mais qu'il s'agit d'un rapport mathématique entre phénotype et génotype, exprimant le rapport entre la variance d'origine génétique additive et la variance totale.

Il ne prend vraiment de sens génétique que si le déterminisme génétique a été démontré préalablement.L'hypothèse polygénique conduit à des effets lents, souvent peu compréhensibles pour un profane (lorsque des atteints naissent de deux géniteurs présumés indemnes) et il restera très longtemps un certain taux de tares dans la population, avec le risque fréquent de plafonner à un seuil (plateau) d'élimination.

Les liaisons chromosomiques

Quelle que soit l'hypothèse retenue, la lutte ne peut porter que sur les allèles responsables. Or ceux-ci sont portés sur un chromosome, avec des centaines d'autres facteurs inconnus. La lutte contre quelques caractères élimine donc avec eux de nombreux autres, inconnus, et peut-être sanitairement plus importants.

Seule une connaissance précise du génome canin, actuellement à l'étude à Alfort et en Californie, pourra faire la part des choses et permettre une réelle épuration.

Jusque-là nous devrons travailler globalement, et risquer alors de jeter le bébé avec l'eau du bain.Cela ne sera pas facilement accepté par les sélectionneurs.

Enfin la sociobiologie, dernière explication de l'Evolution, nous conduit aussi à la prudence en montrant que des facteurs à première vue nocifs, peuvent avoir des effets heureux qui expliquent leur pérennité.

L'approche génétique n'est donc pas simple.

Si on la retient, il faut alors s'en tenir à des lignées ultra-consanguines qui permettent seules une mise en évidence des tares. Périodiquement on établira un brassage entre lignées épurées pour rétablir la variabilité. Pratiquement ce ne sera pas facile à obtenir dans une espèce réunissant de petits éleveurs.

Problèmes de diagnostic:

 

Supposons ces problèmes résolus. Se poseront alors le choix du praticien éradicateur et les conditions du diagnostic. Ce dernier devra être conduit avant l'âge de la reproduction, ce qui n'est pas toujours possible. Au-delà il n'a plus de sens dans une politique de masse. Il devra être proposé à un tarif abordable pour l'économie de l'élevage, et avec une fiabilité totale. Les erreurs engageraient d'ailleurs la responsabilité financière de leur auteur à de très hauts niveaux.

Les controverses actuelles sur la dysplasie coxo-fémorale ou les tares oculaires montrent qu'on a peut-être mis la charrue avant les bœufs en décidant la suppression de certains patrimoines génétiques sur des probabilités étiologiques.

 

De toutes manières nous en reviendrons à des groupes de vétérinaires hautement qualifiés médicalement et zootechniquement compétents. Qui attestera ces qualités ? Comment ? Par quelles procédures ? Et comment, enfin, certains d'entre eux seront-ils agréés par la S.C.C. ?

 

Dans un système libre comme aujourd'hui, il y a place pour beaucoup de vétérinaires. Dans un système rigide, les dépistages resteront l'apanage de quelques-uns, avec les problèmes de distances que cela posera aux éleveurs.

 

L'analyse des documents qui parviennent aux vétérinaires des Commissions spécialisées de la S.C.C. montre qu'une fiabilité totale des certificats n'est pas encore atteinte.

 

Réglementation et élevage

 

Supposons néanmoins que tout soit réglé.

Seuls les chiens inscrits au L.O.F. seront concernés, puisqu'on ne connaît pas les parents des autres. Il faudra donc : ou interdire toute production de chiens non L.O. F., ou accepter qu'il suffise de quitter le L.O.F. pour échapper aux contraintes. Cela revient à inciter à abandonner le L.O.F. et toute possibilité d'action génétique.

 

Les fausses déclarations et les fraudes de toute nature permettront d'esquiver un dirigisme rigoureux, qui devra donc se renforcer (contrôle sanguin des filiations, etc.)

Nous entrons dans un dirigisme d'état plaçant élevages et vétérinaires sous la coupe étroite de la bureaucratie scientifique, comme cela est fait pour d'autres espèces.


Les risques de viser tel ou tel éleveur, ou tel ou tel vétérinaire, qui ne serait pas considéré comme intellectuellement correct, cela peut aussi détruire beaucoup sous des prétextes scientifiques.

 

Dans toutes les espèces, le dirigisme génétique, naturellement prôné par les technostructures, aurait à mon avis de redoutables effets pervers. Supposons néanmoins que l'on s'y résigne. Il restera le cas des importations, qui, lui, ne dépend plus d'une réglementation nationale.

 

 

Il est interdit d'édicter des freins vis-à-vis d'un pays de l'Union Européenne. Il suffit donc d'un transit via un pays de l'Union, ou d'une importation d'un de ces pays, pour détruire tout l'effet positif du dirigisme.Or il faut connaître les bases de la sélection en France et ailleurs pour comprendre le danger des importations effectuées sans contrôle vétérinaire préalable.

Partager cet article
Repost0
6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 18:22

Ndla: depuis la parution de l'écrit précédent et de celui-ci, l'argumentaire de vente a été modifié et le terme "aucune consanguinité" changé en "aucune consanguinité rapprochée".Quant au "sang neuf" celui-ci a disparu....ceux qui me font le plaisir de me lire seront seuls juges...

 

Simple miroir d'une réalité....le précédent écrit n'est pas apprécié..!

Simple miroir d'une réalité pas  facile à avaler....

La fange des ragots,  boue noirâtre d'un caniveau alimenté par des déjections verbeuses, le personnage a perdu de sa superbe éructant dans un désert de mots, accouchant de phrases sans en connaitre le sens....ajoutant des mots les uns après les autres comme si....

Mots du soir, mots du jour....notre langue est si riche quand elle n'est pas fourchue...dommage que pour certains ils en soient dépourvus...(de cette richesse)

*Une lignée, un individu.....en génétique des populations, deux mots, deux définitions...totalement différentes....fort intéressant pour la reproduction....

* Sang neuf......un mot un adjectif, un sens précis....fort intéressant pour la sélection...

* Consanguinité...taux...coefficients....formules...des savoirs indispensables pour ceux dont la finalité va au-delà de la vanité...de la rivalité ...laissant, par respect, les costumes de pays à ceux dont l'origine leur donnent leur véritable sens.... 

 

La sagesse populaire Yiddish concluera ce débat : " L'intelligent parle de ce qu'il a vu, et le sot de ce qu'il a entendu dire.....!!!!!

Partager cet article
Repost0
4 février 2011 5 04 /02 /février /2011 15:26
"Ndla: depuis la publication de cet article, l'argumentaire de vente a été modifié et le "aucune consanguinité" a été changé en "aucune consanguinité rapprochée", ce qui laisse sous entendre que cet article est exact sur le fond Quant au "sang neuf" celui ci a également disparu..... 

Tout est bon pour vendre… et le monde de l’élevage n’y échappe pas, les allégations les plus mensongères, les propos les plus fallacieux, surfant sur des croyances populaires avec relent de sexe interdit, d’inceste et de débilité  originaires de la pensée judéo-chrétienne brandissant l’enfer comme punition divine, creuset de notre étroitesse d’esprit français…. tout est bon pour vendre « sa marchandise »…
Je veux, bien sûr, parler de la consanguinité….le diable…le sujet tabou par excellence…
 
Sur un site internet un argumentaire pour vendre une future portée : « aucune consanguinité, et sang neuf », ma curiosité est éveillée.. !!! 
La consanguinité comme argument de vente, petite précision c’est précisément la non-consanguinité qui est l’argument de vente, et là je commence à sourire car parler de « aucune consanguinité » est un non sens total en sélection de race de chiens. Nos races existent uniquement parce qu’au sein de leur cheptel, les individus ont tous un coefficient de consanguinité. Comment nos 400 races environ auraient-elles pu voir le jour sans l’utilisation d’une de ces techniques de sélection ? Certainement pas par l’opération du Saint Esprit….à moins que je n’ai loupé un épisode dans la série Judéo-chrétienne….il est vrai qu’il est de notoriété publique que le Saint Esprit et la Vierge Marie…mais je m’égare, je m’égare…..

Premiere réflexion : en sélection nous ne parlons pas de consanguinité mais de degré, de coefficient ou de taux de consanguinité, la globalisation du terme consanguinité ne voulant strictement rien dire si ce n’est dans un discours populaire sans fondement scientifique. Tous les sélectionneurs connaissent la formule de Malecot permettant justement de calculer ce coefficient et taux de consanguinité : Fz=Rxy= Epsilon(1/2)n1+n2+1(1+FA),afin de connaître exactement les degrés ou pourcentage sachant qu’au-delà de 20% il est indispensable de connaître parfaitement les maladies récessives de tous les individus de la lignée.

Deuxième réflexion: la chienne présentée dans l’accouplement possède un certain taux de consanguinité, sa propre mère étant elle-même consanguine à environ 7%... quand au futur papa évoqué, lui aussi a un certain taux de consanguinité dans sa propre lignée……alors vraiment  aucune consanguinité ??? oups…la boulette…
L’autre argument présenté est "le sang neuf"…le mythique sang neuf..le Saint Graal enfin trouvé….la reconnaissance enfin atteinte….celui par qui le renouveau de la race est enfin là…Amen !! et là je reste vraiment dubitative…

Première réflexion : le futur papa est le fils d’un chien déjà utilisé par l’éleveur l’année dernière…alors le sang neuf..hum..surprenant comme sang neuf...  

Deuxième réflexion : la lignée du futur papa hormis le fait qu’il soit le fils de son père (!!!), est déjà présente en France depuis bien longtemps, l’éleveur ayant déjà utilisé cette lignée en 2003….oups ..l’oubli est de taille…la boulette devient très très très grosse…..

Soit l’éleveur malgré son âge est atteint d’Alzheimer…soit les arguments sont sciemment mensongés et parfaitement délictuels…ou bien les connaissances sont inexistantes et  nécessiteraient certainement une formation continue sur plusieurs années.. afin d’éviter, entre autres, d’affirmer je cite « la consanguinité donne le cancer….et on a des comportements déséquilibrés, c’est mon vétérinaire qui l’a dit »…parce que je doute que le vétérinaire ait pu affirmer de telles âneries au niveau médical, quant au niveau comportemental, l’affirmation est tellement aberrante, idiote et dénuée de tout fondement scientifique que je ne peux qu’hausser les sourcils et m’attrister devant si peu de connaissances…..Une nouvelle fois, le ridicule ne tue pas….par contre la crédulité des futurs acheteurs est exploitée sans arrière pensée. Madame, Monsieur passez au bassinet……..votre chiot possedera,de toute façon, un pourcentage de consanguinité. 
Un petit rappel historique emprunté à Sébastien Sabattini : Au XIXe siècle des écrivains expliquent la tare héréditaire ou congénitale par l'influence néfaste d'une consanguinité importante (considérée comme un facteur explicatif de décadence par exemple dans des familles royales et peut-être le justificatif de la nécessité de leur disparition et par là des révolutions...!!!). 
La consanguinité était également la règle des sociétés rurales, voire de toutes les sociétés humaines, par la difficulté matérielle qu'il y avait à chercher femme ailleurs. La terre n'aurait pu d'ailleurs porter le nombre d'ancêtres théoriques que possede chaque individu soit plus d'un milliard d'ancêtres théoriques à la trentième génération aux alentour de l'an mille (…) 
En France, il est interdit d'épouser un ascendant en ligne directe, un descendant ou son conjoint, un frère ou une sœur, un oncle ou une nièce, une tante ou un neveu. Mais le mariage civil entre cousins germains est autorisé. 
Malgré ça, il existe un mythe, popularisé tout le long du XIXe siècle, de la tare héréditaire ou congénitale, et de l'influence néfaste d'une consanguinité importante. Pourtant, bien avant cela, la consanguinité était largement pratiquée. 
Jusqu'au XIIe siècle, le mariage avait pour but de conserver le patrimoine au sein de la famille et d'empêcher les étrangers d'entrer dans le clan. Les unions consanguines étaient donc monnaie courante jusqu’à ce que l’Eglise romaine impose un modele de mariage et interdisent ceux qui étaient consanguins jusqu’au septieme degré.
Au siecle suivant, l’interdiction s'assouplie et cautionne les mariages jusqu’au quatrieme degré.
Petite anecdote : la proclamation des bans est instaurée à la même période par l'Eglise catholique pour empêcher les mariages clandestins entre personnes de la même famille !
Partager cet article
Repost0
6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 21:44

Quand les baveux jacassent à l’ombre de la Balance, dans les coulisses ou les marches du Palais, pour certains les effets de manches ne sont plus de mise, « chiens de combats » à leurs heures, tous crocs dehors, sans discernement, seul le Knock Out de l’adversaire est le but à atteindre, peu importe la manière….


Quand les baveux jacassent à l’ombre de la Balance, dans les coulisses ou les marches du Palais, pour certains les effets de manches ne sont plus de mise…..quand une des traditions Française, « la menace » ne fait pas mouche, la manière devient alors plus pernicieuse, plus vile, tout simplement sortie des "bouges", se délectant alors d’un sensationnel saphique, appauvri par la souffrance et la douleur, que seul Sacha Guitry aurait pu transformer en un spectacle de couleurs.


Baveux, vos années d'études vous portent vers la défense, non pas vers l’hallali…et pourtant vous lâchez vos médisances, et vos vilipendages comme on lâche les chiens de grande vénerie…


Baveux, vous portez la robe noire, vous boutonnez vos 33 boutons, comment osez-vous porter l’épitoge herminée symbole de l’innocence et de la pureté….


Ou alors la mémoire de votre serment vous fait défaut….la fourrure serait-elle, alors, celle de l’animal à crocs ..?


Baveux, je vous regarderai les yeux dans les yeux à la barre des témoins et jugerai une main sur le cœur de dire la Vérité, toute la Vérité…


Le serment ayant encore pour moi Valeur dans ma vie de soi-disant dépravée….


Baveux, oserez-vous alors déverser ces propos que vous osez tenir à l’ombre de la Balance, dans les coulisses ou les marches du Palais et vous comporter devant vos pairs comme ceux qui nous ont épinglés le triangle rose en 1940 et traînés dans les camps de déportés……


Mais peut-être que votre jeunesse n’a pas intégré le devoir de mémoire et cette « particularité » de notre histoire…


Je vous invite alors à réviser vos livres afin que votre popularité et votre plaidoirie futures ne soient pas construites sur une homophobie émergeante et à un manque évident de culture.


L’écrit de Jean-Luc Schwab : »Rudolf Brazda, itinéraire d’un Triangle rose » pourra certainement vous aider… avec en filigrane les lois anti-discriminations et les deux amendements du 31/12/2004 votés… !!!  


Françoise Martin 

Partager cet article
Repost0