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14 juin 2013 5 14 /06 /juin /2013 16:47

Premier mai 2013, le jour du porte bonheur, ce muguet si attendu, si porteur d’espoir, que cette tradition perdure depuis des centaines d’années et ce depuis le 1er mai 1561 grâce à la régente Catherine de Médicis. Dans le langage des fleurs le muguet voudrait dire « le retour du bonheur » certaines croyances ont la vie longue néanmoins quand elles apportent sourires, tendresse et étincelles dans les yeux, elles me plaisent.

D’autres pourtant ont la vie dure, et c’est justement quelques jours avant ce 1er mai que ma rage a de nouveau surgie comme une mer en furie, lisant les conseils d’une propriétaire de chien à une autre propriétaire de chien concernant un jeune chiot de quelques mois qui mordillait les pantalons : le prendre, lui mordre l’oreille, également lui coincer les babines en attrapant sa mâchoire et du coup il ouvre la gueule, sa mère fait pareil quand elle corrige les chiots…Voila nous sommes en 2013, et ce genre de « conseils » est encore véhiculé sur la « toile »,  la personne n’a même pas conscience de la violence, de la maltraitance effective et des conséquences dramatiques possibles répondant de plus à mon intervention « faut pas exagérer, je ne suis pas un monstre »…c’est vrai que tout est une question de nuances personnelles…

Je me penche alors sur la lecture d’une  nouvelle revue de la presse vétérinaire « le comportement animal », et en particulier un article rédigé par une vétérinaire-comportementaliste, dont l’introduction commence comme ceci, je cite « en matière des préventions des troubles comportementaux canins, le vétérinaire détient un rôle primordial. Acteur intermédiaire entre l’élevage et le futur acquéreur il représente le principal réfèrent vers lequel l’adoptant va se tourner ».

Au-delà du fait que cette introduction me semble très légèrement suffisante (dans le sens de suffisance), là aussi les croyances ont la vie dure !  En effet après ma lecture, je reste dubitative sur les connaissances totalement passéistes voir même aberrantes de cette vétérinaire-comportementaliste et je me pose la question de la définition de référent dans les savoirs de la soi-disante élite de la nation. Il s’avère que cet écrit date, si ma mémoire est bonne, de 2006, soit dejà de plus de 6 ans… et néanmoins il sévit encore dans une presse sensée être novatrice. Le pire n’étant pas le nombre d’années mais le ramassis de croyances et de poncifs transmis, malheureusement, à des fins d’information voir de formation, poncifs totalement arbitraires, sans aucunes données scientifiques. Si cela était les seules ganacheries écrites…mais l’auteur prône un élevage familial, en milieu urbain pour l’équilibre des chiots, jetant ainsi l’opprobre sur toute une profession, alors que la plupart des professionnels ont des connaissances largement supérieures à celles exposées dans cet article.

Comme d’habitude, certains me disent : allez, ferme les yeux, et passes à autre chose… et bien non je ne veux pas me taire parce que mon éthique de pensée ne me permet pas de laisser la violence être exposée comme un modèle d’éducation, et il est hors de question que des professionnels, dont je fais partie soient la cible de petits cols blancs dont les connaissances s’arrêtent à un dogme enseigné datant des calendes grecques.

Quelques exemples des parties de l’article :

  • Nous avons : « Pour la favorisation de la compétence maternelle et donc la mise en place des autocontrôles » :, la compétence maternelle est exclusivement le fait d’accepter ses chiots, les nourrir et les protéger. Les autocontrôles n’ont absolument rien à voir avec une compétence maternelle.
  • Ensuite : « La mère elle-même équilibrée et mature doit se trouver dans un environnement calme et non stressant et demeurer au contact de sa portée jusqu’à l’âge de 8 semaines » : Quel est le sens d’équilibrée ? Et sur quelle base scientifique vous basez vous pour justifier le fait que la mère doit rester au contact de la portée jusqu’à 8s ? Parce qu’à ma connaissance il n’y en a pas.
  • Puis : « si la portée est trop nombreuse l’éleveur doit pratiquer la ré-adoption par une autre femelle » : comment une portée peut-elle être trop quelque chose… et donc trop nombreuse ? sur quoi se base cette affirmation ? et à partir de combien de chiots serait-elle soi-disante trop nombreuse : 5,8,10 ?
  • Enfin : « Une mention particulière doit être apportée quant à l’âge moyen de la vente qui d’une manière générale ne pas intervenir avant 8s et ne pas dépasser 12 semaines: alors avant 8 semaines c’est simple, c’est interdit c’est la loi..mais ne pas dépasser 12 semaines : pourquoi et sur quelles données scientifiques vous basez vous ? à ma connaissance aucuns travaux ne peuvent étayer cette affirmation. Quant aux chiots qui ont dépassés 12 semaines…les pauvres bêtes !!!!!
  •   Nous arrivons à : « Privilégier un élevage en milieu urbain, utilisant plusieurs sources de stimulation (ou cd bruitages), ou organisant sorties dans des rues, marchés ou gare » : il est connu que le milieu rural est le « désert de Gobi » n’ayant aucune source de stimulation, et appauvris dans les moyens de communication… !!!
  • La cerise sur le gâteau !: « Privilégier un élevage familial pour un futur chien de famille » : le terme élevage familial n’existe déjà pas, puis je me pose la question suivant : nous professionnels nous élevons quoi …si cela n’est pas un futur chien destiné à la famille pour la plupart ??? des chiens de campagne, des chiens de montagne, des chiens de plaine, des chiens de rue, des chiens de refuge, peut-être des chiens errants…..
  •  Et pour finir « Le bon déroulement du développement comportemental du chiot dont entre autres l’acquisition de son équilibre émotionnel est étroitement corrélé au choix judicieux de l’élevage » : ceci est la 2eme introduction de cet article, si effectivement l’équilibre émotionnel semble essentiel pour une vie sereine, c’est uniquement par le processus de maturation de la zone préfrontal du cerveau que la gestion des émotions peut être effective. Jusqu’à preuve du contraire la maturation du chiot entre sa naissance et l’âge de 12 semaines n’est certainement pas terminée, ce qui laisse supposer qu’en aucun cas il ne peut y avoir acquisition d’un équilibre émotionnel chez l’éleveur, il ne peut y avoir alors que préparation à une potentialité d’équilibre émotionnel futur, et plus simplement à une plasticité cérébrale.

Pour être acteur, et bon acteur, plusieurs paramètres sont indispensables le premier est de connaitre parfaitement son texte, alors restez spectatrice Madame…. Pour servir d’intermédiaire il est nécessaire de connaitre les deux entités que l’on côtoie…alors restez à votre place Madame…celle de médecin.  Le texte n’est pas appris et une des entités, soit le monde l’elevage est totalement méconnue, le terme de référent me semble, alors, effectivement, très suffisant….

Françoise Martin

 

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commentaires

S
Bonjour,<br /> <br /> Heureusement que les chien au delà de 12 semaines sont "adoptables" ! Sinon, que deviendraient-ils ?<br /> J'ai adopté un chien de 18 semaines dans un élevage ! Il n'était ni en carence, ni débile, ni pas fini ou trop fini !<br /> Ce n'est pas parce que le lieu de l'élevage est en milieu rural que les professionnels vont laisser les portées sans stimuli!<br /> <br /> Bonne journée :)
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